Examen régional juin 2011 - Français
chaouia ourdigha
TEXTE
Ma mère me calma
– Je t’emmène prendre un bain, je te promets une orange et un oeuf dur et tu trouves le moyen de braire comme un âne !
Toujours hoquetant, je répondis :
— Je ne veux pas aller en Enfer.
Elle leva les yeux au ciel et se tut, confondue par tant de niaiserie.
Je crois n’avoir jamais mis les pieds dans un bain maure depuis mon enfance. Une vague appréhension et un sentiment de malaise m’ont toujours empêché d’en franchir la porte. A bien réfléchir je n’aime pas les bains maures. La promiscuité, l’espèce d’impudeur et de laisser-aller que les gens se croient obligés d’affecter en de tels lieux m’en écartent. Même enfant, je sentais sur tout ce grouillement de corps humides, dans ce demi-jour inquiétant, une odeur de péché. Sentiment très vague, surtout à l’âge où je pouvais encore accompagner ma mère au bain maure, mais qui provoquait en moi un certain trouble.
Dès notre arrivée nous grimpâmes sur une vaste estrade couverte de nattes. Après avoir payé soixante-quinze centimes à la caissière nous commençâmes notre déshabillage dans un tumulte de voix aiguës, un va-et-vient continu de femmes à moitié habillées, déballant de leurs énormes baluchons des caftans et des mansourias, des chemises et des pantalons, des haïks à glands de sois d’une éblouissante blancheur. Toutes ces femmes parlaient fort, gesticulaient avec passion, poussaient des hurlements inexplicables et injustifiés.
Je retirai mes vêtements et je restai tout bête, les mains sur le ventre, devant ma mère lancée dans une explication avec une amie de rencontre. Il y avait bien d’autres enfants, mais ils paraissaient à leur aise, couraient entre les cuisses humides, les mamelles pendantes, les montagnes de baluchons, fiers de montrer leurs ventres ballonnés et leurs fesses grises.
Je me sentais plus seul que jamais. J’étais de plus en plus persuadé que c’était bel et bien l’Enfer. Dans les salles chaudes, l’atmosphère de vapeur, les personnages de cauchemar qui s’y agitaient, la température, finirent par m’anéantir. Je m’assis dans un coin, tremblant de fièvre et de peur. Je me demandais ce que pouvaient bien faire toutes ces femmes qui tournoyaient partout, couraient dans tous les sens, traînant de grands seaux de bois débordants d’eau bouillante qui m’éclaboussait au passage.
I- Compréhension ( 10 pts)
1-Remplissez le tableau ci -dessus:
-titre de l'oeuvre:
-Auteur:
-Genre de roman:
-Epoque des évènements:
2- D'après votre lecture de l'oeuvre , quel métier (activité) exerce chacun de ces personnages?
3-Dans le lieu où se trouvait le narrateur,mettez une croix ?
(vrai/faux)
a-Les autres enfants étaient à l'aise.
b-Les femmes parlaient à voix basse.
c-Le narrateur y est venu tout seul.
d-Les femmes rangeaient leurs affaires dans des valises.
4-Quels sentiments le narrateur éprouve-t-il dans le dernier paragraphe du texte? ( SE LIMITER à DEUX SENTIMENTS)
5-Dans ce même paragraphe( le dernier):
-A quoi le narrateur compare-t-il ce lieu?
-Justifiez votre réponse en vous limitant à deux indices.
6-a : - Je ne veux pas aller en Enfer.
b : Dés notre arrivée, nous grimpâmes sur une vaste estrade couverte de nattes.
-Précisez le mode d'énonciation ( le système énonciatif)utilisé dans chacun des deux énoncés ci)dessus.
7-Relevez dans le texte :
a: quatre mots relatifs au champ lexical du " corps humain ".
b: une phrase comportant une comparaison.
8- A votre avis , le narrateur a-t-il gardé un bon souvenir du lieu où il était? justifiez .
9-D'après votre lecture du passage , quelle idée vous faites -vous du narrateur?
II- Production écrite ( 10 pts)
Sujet :
De nos jours, les jeunes préfèrent quitter leur maison familiale après leur mariage, pour aller habiter ailleurs. Qu'en pensez-vous?